Article : Le Journal du Conseil Général de L'Indre N°50 3ème Trimestre 2005
De fil en aiguille, le rêve de Jean-Claude Benéteau est devenu réalité. Il a créé son entreprise. Elle s’appelle Berry Services, « au service du prêt-à-porter ». Les vêtements que vous voyez exposés dans les rayons des supermarchés ou ceux de certaines boutiques ont peut-être été conditionnés dans l’Indre, à Neuvy-Saint-Sépulchre.
A Neuvy-Saint-Sépulchre, des milliers de vêtements et accessoires viennent se faire une beauté avant d’être proposés à la vente, dans les rayons des grands magasins, supermarchés ou boutiques de prêt-à-porter. La spécificité de Berry Services, c’est la polyvalence développée dans le traitement d’un produit fini. « Nous sommes en capacité d’effectuer un contrôle qualité, repasser ou défroisser, étiqueter, retoucher éventuellement, conditionner, stocker et livrer toutes sortes de vêtements », explique Jean-Claude Benéteau, le jeune chef de l’entreprise. Dans la zone artisanale du Fay, Berry Services réceptionne les articles en vrac. Chemises, pantalons, blousons, casquettes, chaussures proviennent pour la majorité de Chine, de pays d’Europe de l’Est et du Maghreb. Les 40 employés les préparent, parfois jusqu’à poser certains sur cintre, avant de les expédier un peu partout en France. Si la société sous-traite la livraison, toutes les manipulations sont effectuées sur place par du personnel féminin lui aussi polyvalent.
2 millions d’euros de chiffre d’affaires
« La filière textile représente aujourd’hui 80% de notre chiffre d’affaires », explique Jean-Claude Benéteau. Toutes tâches confondues, Berry Services peut traiter 100 000 articles en une semaine et répondre à des demandes spécifiques, comme celle d’un client qui souhaitait offrir un ballon avec l’achat de son produit. « Nous avons gonflé les petits ballons sur place et conditionné les deux produits ensemble. »
Une main-d’œuvre importante
Aux salariés permanents s’ajoutent, selon les besoins, du personnel intérimaire. Particulièrement lors de la préparation de la rentrée scolaire où les commandes abondent. Majoritairement féminin, le personnel provient des communes voisines, La Châtre, Aigurande, Argenton, et quelques employées, issues d’entreprises textiles, ont retrouvé une activité à proximité de leur domicile. Une main-d’œuvre importante est donc nécessaire, mais peu de machines. En revanche, Berry Services a besoin de locaux spacieux. « Nous sommes passés de 500m² à près de 4 000 m². » Une preuve de bonne santé !
La campagne n’est pas un handicap
Il n’a pas fallu plus de six ans à cet ingénieur reconverti pour gagner sa place sur le marché. Car à la différence de ses concurrents, spécialisés dans un service, par exemple le repassage, cette offre polyvalente intéresse de plus en plus le client. Cet atout dans la manche, il déclare que « cela n’a jamais été un handicap d’être à la campagne. Ce qui est primordial c’est d’être proche de dessertes routières, comme ici, à deux heures de Paris, près d’une entrée d’autoroute. Des infrastructures incontournables car lorsque 100 000 pulls partent pour la distribution ; quinze semi-remorques prennent la route ! ».
Un parcours atypique
La création d’entreprise a toujours été un but pour Jean-Claude Benéteau, ancien salarié de l’entreprise Mead à Châteauroux, département conception de machines. A tel point qu’il a créé Berry Services en octobre 98, avant même de décrocher sa première commande. « Je savais seulement que je me dirigeais vers le conditionnement. » Avec l’aide et le soutien d’élus locaux, le pari est gagné. Opiniâtre, inventif, à 41 ans il endosse également la casquette de commercial et effectue de nombreux voyages vers la capitale et vers le nord de la France. « Paris Châteauroux en TGV serait intéressant », note-t-il. Car il envisage encore la croissance de son activité. « Rien n’est prévu à l’heure actuelle, mais je dispose encore, si besoin, d’espaces à aménager autour du site. »
